Les combattants du néant


« Entendez-vous les canons se taire que l’on appelle à nouveau à la guerre. » Je pense qu’il s’agit d’une phrase qui pourrait magistralement décrire les intentions bellicistes d’une partie de nos contemporains, toujours prompts à appeler au conflit. Pourtant, tout un chacun connaît l’histoire et sais que les conflits résultent, par moments, de causes triviales et que les esprits, chauffés à blanc par des discours belliqueux, sont partant pour l’affrontement avant de le regretter amèrement. C’est justement une critique de cet engouement guerrier que je formule ici, tout en voulant laissant, bien sûr, seuls juges de mes propos.

À toi, qui te prévaut toujours de ton courage,

En es-tu pour autant, plus éclairé, plus sage ?

Qu'en serait-il, si, à l'esprit il te venait,

De questionner tes aspects les plus cachés ?


Seras-tu aussi fier, quand viendra le tonnerre ?

Et seras-tu impassible face à l'éclair ?

D'une matière fragile sommes nous tous faits,

Ainsi en est-il de toute l'humanité.


T'insurges tu de la façon dont nous vivons ?

Cela te semble-t-il un reniement profond,

Que de souhaiter ne pas franchir le bord de l'abîme,

Et ainsi, de ressortir plus fort, plein d'estime ?


Telle est ta vision, à n'en point douter,

Mais permets moi de te libérer de ces idées,

Et ainsi rompre avec celui que tu es,

Esclave d'une pensée déjà préparée.


Reprends le flambeau de ta propre humanité,

Depuis longtemps à terre, bientôt éteint.

De celui à qui l'on a fait miroiter, 

De belles promesses ainsi qu'un nouveau destin.


Abstiens toi de te lancer dans un combat,

Qui, à bien y songer, ne te concerne pas,

De crainte de ne pouvoir mériter la paix,

Pas plus que toutes ces absurdes hostilités.


As-tu le moindre aperçu de ce qui t'attend,

Dans les fonds, au sein des abysses du néant ?

Qu'adviendra-t-il alors si tu finis brisé,

Par des forces s'opposant à ta volonté ?


Penses-tu pouvoir te battre pour des valeurs ?

Pour des concepts universels et révérés ?

Qu'en serait-il si je venais à énoncer,

Que cela sert à cacher la futilité ?


Je ne saurais trop t'empêcher de tous nous entraîner,

Dans des enfers où tombe de la grêle cendrée,

Qui nous fauchera, à nos corps défendant,

Pour avoir souhaité suivre le mouvement.


À tous ceux qui prétendent trouver des bienfaits,

Aux guerres dans leur absolue globalité,

Je ne vous souhaite pas le moindre des tracas,

Vos actes et propos le font très bien pour moi.

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