Qui peut se vanter d’être parfaitement singulier ? N’avons nous pas tous, chacun et chacune, un poids sur la tête, qui nous entrave dans nos actions et modifie nos comportements ? Ce poids, cette pression, j’entends bien les dénoncer ici. Je vous laisse, comme toujours, seuls juges.
Connaissez-vous cet homme à la face arrachée ?
Celui à qui l'on refuse le reflet ?
Perdu dans une mer sans singularité,
De quoi l'on aurait soustrait toute étrangeté ?
Portant un masque mimant ce qu'il, jadis, fut.
Et tentant d'effacer les marques de douleur.
Un cri interne à l'égard de ses oppresseurs,
Sortant de la façade de cet inconnu.
Cruelle destinée que de voir disparaître,
Son humanité, aux mains d'un monde dépravé,
Coupable des pires crimes et absurdités,
Tout en n'en laissant strictement rien apparaître !
Après tout, terreur et stupeur ne frappent-ils pas,
Quand vient au devant celui qui, libre de vivre,
Se permet de jouir du temps avant le trépas,
Ainsi que ses semblables, jamais n'irait poursuivre ?
De ce fait, c'est pourquoi, le peuple, vindicatif,
Mené par de vils génies dont la volonté,
Reste de faire taire l'individualité,
Lui pris sa face avec force brutalité.
Cet individu, au visage disparu,
À l'air absent et pesant de l'homme vaincu,
Représentant navrant d'un monde décadent,
Ne valorisant rien de plus que l'apparent.
Malmené par les regards, sur lui, portés, Tiraillé par des volontés démesurées, Écorché par l'arme des jugements portés,
Torturé par des propos sans humanité.
Il renonça à toute individualité,
Afin de réaliser les nombreux souhaits,
De celui qui, n'ayant jamais existé,
Devient le reflet de la conformité.