Qui n’a jamais regardé les étoiles en laissant ses pensées vagabonder ? Peu de gens à ma connaissance. En effet, ces dernières ont une capacité toute particulière à capter notre attention et à la retenir. Je ne pense pas avoir besoin de préciser que celles-ci existent depuis bien plus longtemps que nous et continueront à fasciner les générations futures encore longtemps. Pour ma part, c’est chose faite, je vous laisser en juger :

Bien que séparés par de vastes étendues,
C'est en communion avec vous que je me situe,
Vous que je touche du regard, sans toutefois,
Oserai je, Ô grand malheur vous pointer du doigt.

Le panorama flamboyant que vous m'offrez,
Jamais, Ô grand jamais je ne m'en lasserais,
Par à-coup, par moment, mon esprit vagabonde, 
Pour faire à vos côtés une céleste ronde.

Ce grandiose, insigne, honneur m'étant procuré, 
M'en enorgueillir, jamais je ne m'en lasserais, 
Tant est-il, aux mortels, rarement procuré,
De parmi vos grandeurs pouvoir se promener.

S'il est bien ardu de vous rendre vos grâces,
Ce n'est point par paresse, ni par suffisance,
Ni par mépris, encore moins que par méfiance, 
Mais, par émerveillement, dis-je avec audace.

Que votre grandeur, dans les siècles infinis, 
Soit vénérée maintenant, et qu'à tout jamais,
Vos noms, dans les cités abasourdies,
Les temples et campagnes, soient avec force, scandés.

Sans nul doute, au dessus de nous êtes vous,
Divinités de instants d'inconscience,
Qui, parfois, vous présentez à ceux d'entre nous, 
Sous de tels auspices de votre bienveillance.

Nul besoin est-il d'être un puissant haruspice,
Pour interpréter les signes dont vous nous faites part, 
Point n'est besoin d'être un thaumaturge bien à part, 
Pour soigner adorateurs et adulatrices.

Mais en dépit de notre séparation, 
Jamais nous n'avons été si peu éloignés, 
Quand je pense aux resplendissants feux d'Orion,
Vous, célestes grandeurs et stellaires divinités !