Bonne année à toutes et à tous ! Je ne sais pas si votre soirée du nouvel an s’est bien déroulé, c’est ce que l’on peut espérer à tout le moins, mais sachez qu’elle ne fut pas de tout repos pour tous ; du moins je le présume. Aussi je m’escrime ici à effectuer un exercice d’imagination en supposant l’existence d’un quidam pour qui le nouvel an n’aurait plus de secret. Quoi qu’il en soit, je vous laisse seuls juges de ses victoires et de ses déboires.
J'ai vague souvenir de ma soirée passée, Où j'ai bien crû que le monde s'effondrerait, Avec ma personne et mon esprit laminés, Victime malheureuse de jours débauchés. Plein d'entrain, mon feu, pétillant de pétulance, Plein d'ardeur, la fougue au cœur, le diable au corps, Dans la danse de l'année finissante je me lance, Certain que rien ne pourra arrêter mon corps. Aventurier plongé dans la vie de la nuit, Où tout un chacun découvre alors chez lui, Une verve vivante vivace, vivifiante, Au grand jour pour les uns quoique chez tous présente. Grandiose ballet endiablé, je reconnais, Avoir, toute cette soirée, effectué, Virevoltant et volant, tout au long des heures, Donnant des maux au danseur et aux spectateurs. Le calme revenant mais l'année commençant, Je décidais alors de retenir mon allant, Convaincu d'avoir certainement procuré, Une teinte colorée au temps de la veillée. Teinte que j'ai pu, fort peu après, retrouver, En contribuant aux accotements noirâtres, Par une nuance, déplaisante, des plus verdâtres, Souvenir émétique des temps terminés. En dépit de tout, je réussis à rentrer en ma demeure, Souhaitant aux eaux-vannes une nouvelle année, Pauvres d'elles, réceptrice de tout mes souhaits, Qui aimeraient pourtant me voir un peu meilleur. Fourbu, décidai-je alors de me reposer, Assuré d'avoir suffisamment redonné, Grossière erreur, mon estomac fit remarquer, Repartant de plus belle plusieurs fois d'affilée. Somme toute, aurai-je mieux fait de ne bouger, Qu'en cas d'extrême, impérieuse nécessité, On ne m'y reprendra pas de si tôt, juré ! Que de mal dirais-je de cette soirée damnée !