À quoi sommes-nous prêts pour l’être aimé ? Dépenser tout l’or du monde ? Déplacer des massifs montagneux ? Bien entendu l’affection peut rendre insensé, mais peut-elle aussi nous faire accomplir des actions moralement condamnables ? Il est de bon ton de se poser la question avant d’être confronté à ce choix.
À toi, pour qui mon affection est dévolue, Au panthéon des grandes joies que je situe, Que j’entends bien voir et faire rayonner, À toi ces mots suivants je souhaite dédier. Sois-tu témoin de ma féroce volonté, Qui anime mon corps, de la chair jusqu’à l’os, Puisse-tu considérer ce que je suis prêt, Pour accomplir tout un ouvrage de colosse. D’apprécier, je te prie, l’ensemble de l’effort, Que je saurais, pour ton contentement, donner, Vois le monde tel que je le façonnerai, Considère la façon dont je le décore. J’oserai séparer les états et leurs terres, Troubler les continents, perturber leur repos, Troubler leur tréfonds en vue de te satisfaire, Afin de prouver, par la-même mon propos. En ton nom, dans les profondeurs je partirai, Débusquer les trésors et secrets renfermés. Sillonner les tropiques, traverser la banquise, Jamais je n’hésiterais, dans mon entreprise. Pour toi j’allumerais des brasiers, au sommet, Des monts les plus éloignés de toute contrée, Signifier par là l’ardeur de ma volonté, À te combler de bonheur ; pour te voir briller. Mais qu’il soit convenu entre nous, cependant, Qu’en dépit de tous ces cadeaux, tous ces présents, Jamais tiendrais-je à t’offrir des diamants, Dont je sais l’origine marquée par le sang.